Elle marche, elle court, elle déambule… Elle se précipite vers chaque porte ouverte, vers chaque fenêtre. « Laissez-moi sortir ! », hurle-t-elle en secouant frénétiquement les poignées des ouvertures désespérément fermées. Elle nous hèle, nous agrippe, elle veut rentrer chez elle, sa mère l’attend et va s’inquiéter, son père va la gronder.Elle a peur, elle pleure, elle supplie. Nous nous arrêtons, l’écoutons, expliquons : ici, c’est une maison de retraite, c’est là qu’elle vit maintenant. Elle ne nous croit pas et reprend sa course infinie.Elle marche, elle court, elle déambule… Elle finit par tomber, tête la première dans le long couloir mille fois arpenté. Le corps fait « boum », mais elle ne veut pas de notre aide, elle se relève doucement et repart, droit devant, vers la porte, vers la fenêtre, vers sa maison.Elle marche, elle court, elle déambule, elle cherche ses parents, ses enfants, son mari… Elle va être en retard à l’école, ses enfants vont l’attendre, et son mari qui n’est toujours pas rentré, il est encore avec la voisine, elle en est sûre. D’ailleurs, nous le savons tous, n’est-ce pas ? Et nous, forcément, on l’empêche de sortir, complices. Toutes des garces !La peur,…
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