Les gestes de la soignante sont rapides et précis. Le gant, le savon, la serviette, le rasoir, le peigne… Elle va et vient prestement autour du résident, et les objets du quotidien virevoltent entre ses mains. Elle aimerait prendre le temps mais elle ne l’a pas. Elle fait vite, comme tous les jours, mais elle a cette douceur experte de celle qui connaît par cœur les gestes nécessaires. Question d’habitude.Le résident est propre, changé, habillé, rasé, coiffé. Il est prêt à déjeuner et elle est prête à partir. Mais elle n’oublie pas le petit détail. Avant de sortir de la chambre, elle ouvre en grand les rideaux et tourne le lit face à la baie vitrée. Dehors, il y a le grand jardin, puis la rue, les passants et les voitures. Et surtout, dehors, il y a le bus qui s’arrête et qui repart, déversant son flot de voyageurs. Dans quelques heures, il verra sa fille en descendre, faire un petit signe de la main en direction de sa fenêtre, passer le petit portillon du jardin, puis disparaître de sa vue pour réapparaître quelques minutes plus tard sur le seuil de sa chambre.Le patient est agité. Il s’énerve, claque les portes, tape du pied. Il voudrait, il aimerait… Quoi ? On ne sait pas vraiment,…
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