Je compte et je recompte. Le loyer, les crédits, la cantine… Je ne vais jamais pouvoir payer tout ça. Un seul tout petit salaire, deux enfants et leur père, qui ignore joyeusement mes appels à l’aide. Ah ça ! Pour venir me faire peur sous mon toit, il sait où me trouver. Mais pour le reste… Je lis et je relis. Le relevé de compte est sans appel : trois chiffres pour les entrées, quatre pour les sorties. Pas besoin d’être Einstein pour comprendre qu’il en manque un.Je calcule et je recalcule. Le prélèvement d’aujourd’hui peut passer, mais pas celui de demain. Quant à ceux de la semaine prochaine, je préfère ne pas y penser. Je pourrais appeler la banque, mais je connais déjà leur réponse : aucun report possible. Et l’assistante sociale ? « Votre dossier est en cours », me dira-t-elle d’un air désolé.Je regarde autour de moi. J’ai déjà vendu la télé et les quelques bijoux qu’il me restait. Je pourrais toujours tirer 50 € du canapé mais ça remplirait à peine un Caddie. Et après ? On passerait nos soirées assis par terre à regarder les murs ?Dans notre vie d’avant, Flobert avait un bon salaire et on ne manquait de rien. Dans celle d’aujourd’hui, j’ai un salaire de misère et on manque de…
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