Recevoir la newsletter

Des hauts et débat

Comme pour le premier tour de l’élection présidentielle – au lendemain duquel nous ne sommes pas tombés de haut –, ce numéro paraît l’avant-veille d’un dimanche décisif. Un dimanche où d’aucuns commettront un acte citoyen, tandis que d’autres iront se faire voir ailleurs. Cet éditorial, lui, est précisément commis à deux heures du débat qui doit opposer Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Autant dire qu’un équilibriste serait en meilleure posture à sept mètres de hauteur que l’auteure de ces lignes ne l’est à cette heure pour produire un quelconque pronostic.

Un débat hautement freudien de l’avis de nombreux psychanalystes – dont mon lapin Carotte –, qui y voient l’affrontement entre une femme qui a tué le père et un homme qui porterait sa mère aux nues. Tout aussi sérieusement, il semble opportun de rappeler l’engagement pris auprès de sept millions de personnes – dont bon nombre d’électrices et électeurs potentiels – par Nabilla.

Elle-même. Rien d’anecdotique dans cette information, point du tout. Car le quinquennat qui s’achève a vu les « influenceurs » passer les portes de l’Elysée.

Rappelons la séquence filmée de Mc Fly et Carlito discutant cannabis en février 2021 avec le non encore candidat Macron, mais non moins Président, qui disait rêver que les jeunes l’appellent « Manu ». Alors, Manu, tu descends ?

Pour en revenir à Nabilla, elle appelle à voter Emmanuel Macron au nom de la tolérance. Parce que rien ne dit qu’elle ait du shampoing pour ses cheveux, mais il semblerait qu’elle ait désormais un enfant à qui elle souhaite inculquer quelques valeurs. En retour, Safia Alba et Milla Jasmine – l’une « princesse de l’amour » sur W9, l’autre « marseillaise » sur la même chaîne culturelle –, rassemblant à elles deux six millions de followers, exhortent à voter Marine Le Pen.

Alors que faire, sinon prendre le parti d’en rire, au moins ici, pour quelques lignes ? Pour les plus jeunes, le Parti d’en rire fait référence à une invention de Pierre Dac et Francis Blanche, dans les années 1950. C’était vraiment drôle. Pas comme ce qui nous attend. Sur France Inter – ces ondes que Marine Le Pen surnomme « Radio Bolcho » –, lorsque le Président-candidat y a été invité pour la matinale à quelques jours du premier tour, il n’a pas une seule fois prononcé le mot « social ». Ni « politique sociale », ni « dialogue social », encore moins « travail social ».

Vous avez dit travail social ? Un dessinateur de ma connaissance l’avait caricaturé d’un point de vue haut placé : un métier de feignasses pour assistés. Il avait dessiné tout haut ce que nos deux candidats pensent à bas bruit. Et, sauf catastrophe, nous ne tomberons pas plus bas.

Éditorial

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur