Publié le : Dernière Mise à jour : 22.04.2022Par : Charles Antoine Wanecq
Lorsqu’on se penche sur la genèse de l’Etat social en France, il est d’usage d’employer l’expression « Etat-providence » pour désigner la capacité de la puissance publique à prendre en charge les aléas de l’existence et à intervenir sur le corps social. Mais cette formule correspond-elle à une ambition affichée par ceux qui en usent de faire de l’Etat un rempart ou a-t-elle, au contraire, été forgée par les détracteurs de son intervention ? Revenir sur les origines de l’expression permet de s’intéresser aux débats, toujours actuels, sur le rôle et les frontières de l’Etat.Depuis les années 1980, alors que s’érode la foi dans la capacité protectrice de l’Etat, cette notion n’a jamais été autant utilisée. Son emploi par des politistes, sociologues et historiens est révélateur d’un intérêt renouvelé pour l’étude des politiques sociales, à la suite notamment de l’essai de l’historien Pierre Rosanvallon La crise de l’Etat-providence (éd. Le Seuil, 1981). Mais s’est imposée l’idée, fréquemment reprise, que l’expression fut créée par le député libéral Emile Ollivier dans un discours prononcé en 1864 pour critiquer le caractère omnipotent de l’Etat, stérilisant l’initiative individuelle et…
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