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Raison de plus

Cinq millions d’endettement personnel, c’est drôlement beaucoup. Un jeune journaliste stagiaire nous disait tout récemment qu’une personne infréquen­table de son entourage, militant LR, lui avait rapporté ceci : même chez LR, personne n’y croyait, et Valérie Pécresse était affublée au sein de ses troupes du surnom « Valérie Détresse ».

Mais tirer sur les ambulances, ce n’est pas très fair-play, nous nous en dispenserons. D’autant que lorsqu’une personne se trouve en véritable situation de détresse, même un banquier très sympa ne lui prête pas le moindre début d’un centime de million.

Alors je dédierai plutôt ce petit mot à Coralie et Marité, maîtresses de maison dans une structure girondine qui accueille des personnes handicapées. Elles sont toutes deux bien loin du million et se contentent de reconnaissance. Au plus fort de la crise sanitaire, et pendant le confinement, « toute la désinfection, c’était nous », résume simplement Coralie. Elles étaient là. Il y avait également, et heureusement, l’équipe de l’Arimoc, en charge du linge, qui est venue travailler chaque jour, vaille que vaille, ainsi que celle de la cuisine, qui sert 130 à 160 repas par service.

Odile, aide médico-psychologique de la maison d’accueil spécialisée Les Jonquilles de Biré, toujours en région bordelaise, était sur le pont, elle aussi, qui a vu partir plusieurs personnes de l’équipe après la bataille du Covid, de guerre lasse.

Nous sommes là bien loin des millions, puisque l’une de ses collègues a renoncé à un travail qu’elle affectionnait pourtant : vivant à 30 kilomètres de Bordeaux – la ville est devenue un luxe –, subissant la hausse du prix des carburants et percevant un maigre salaire, elle a quitté son poste. Et même plus. Parce qu’il fallait s’y résoudre, elle s’est désolidarisée de la chaîne humaine qui entoure chaque jour les pensionnaires de son établissement. Même en situation de pouvoir, en théorie, « bénéficier du Ségur » de par son métier, une infirmière n’a actuellement aucun intérêt à rester en poste dans une structure sociale ou médico-sociale : uniquement parce qu’elle travaille dans un établissement financé par un conseil départemental, elle perçoit 500 € de moins que si elle était rattachée à l’hôpital public.

Qui plus est, comme elle ne dépend pas de l’hosto, dans le cas d’une crise sanitaire comme celle qui a obligé l’Etat à reconnaître le travail assumé par les soignants, elle n’aurait bénéficié d’aucune revalorisation si la mobilisation des professionnels n’avait pas finalement porté ses fruits. On tire l’échelle ou on continue ?

En attendant, l’auteure de ces lignes vous invite à visionner le film Personne évoqué dans notre rubrique « Culture pro ». Et surtout, ne baissons pas les bras.

Éditorial

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