Publié le : Dernière Mise à jour : 15.04.2022Par : Charles Antoine Wanecq
En cette période électorale, où l’abstention est dénoncée comme un des maux de la démocratie, le caractère universel du suffrage demeure une donnée relative. En effet, de nombreux citoyens se trouvent de fait en marge du scrutin, en dépit des élargissements successifs du droit de vote en France.Lorsqu’il est instauré en 1848, le suffrage universel masculin n’est pas une idée complètement neuve. La question de la participation – à égalité – de l’ensemble des citoyens à la prise de décision remonte en effet à la Révolution française. Cependant, si la Constitution de 1793 prévoit théoriquement la possibilité d’un suffrage ouvert à tous, celui-ci n’est jamais mis en œuvre. C’est donc le suffrage censitaire qui s’installe, pour un demi-siècle, dans la pratique : seuls les hommes les plus fortunés prennent part au vote. En 1848, cette condition de richesse est levée mais il est toujours impossible pour un certain nombre de groupes sociaux de participer à la prise de décision politique.En premier lieu, les femmes n’obtiennent le droit de vote que près d’un siècle plus tard, en 1944 : suspectées par les Républicains d’être sous l’emprise de l’Eglise, elles restent durablement à l’écart de…
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