« Habiter passe par la possibilité de conserver les liens créés dans la rue »
Article réservé aux abonnés
Publié le : Dernière Mise à jour : 07.03.2022Par : David ProchassonLecture : 5 min.
Spécialisé dans les politiques sociales destinées aux sans-abri, le sociologue Edouard Gardella estime qu’un des enjeux, pour les travailleurs sociaux, est de parvenir à s’appuyer sur les attaches forgées par les personnes à la rue pour les en sortir. Il propose l’instauration d’un droit à habiter.
Vous avez analysé le refus de l’hébergement. Que représente-t-il et quelles en sont les raisons ?Dans une enquête de l’observatoire du Samusocial(1) que l’épidémiologiste Amandine Arnaud et moi-même avons réalisée en 2018, nous notions qu’à Paris, environ 4 % des personnes sans domicile refusaient durablement l’hébergement d’urgence. Sur une durée d’un an, elles avaient dormi exclusivement dans la rue. Pour le comprendre, on peut s’intéresser aux critiques qu’elles formulent. Les motifs de refus ont été exposés – au moins depuis les années 1980 – dans diverses enquêtes, que nous avons synthétisées dans ce même rapport de 2018. Parmi les principales raisons, figurent l’hygiène – la crainte des punaises, des poux et autres parasites –, la promiscuité et l’absence d’intimité – d’où le rejet des chambres collectives –, et enfin, le manque d’autonomie – devoir…
La suite est réservée aux abonnés
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques