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Le temps des uns

Il était temps.

Après de longs mois d’attente et de manifestations perlées, la mobilisation des travailleurs sociaux a, un peu, payé. Le 18 février, la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social s’est enfin tenue. Très attendue car repoussée à plusieurs reprises, elle s’est conclue notamment par l’annonce d’une revalorisation des salaires : 183 € net, dont les professionnels de la filière socio-éducative (du secteur non lucratif) verront la couleur avant fin juin. Soit presque un an après le geste accordé aux soignants à l’occasion du Ségur de la santé.

Surtout, une nouvelle convention collective unique étendue dans la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass) devrait enfin voir le jour et venir apaiser les tensions au sein du secteur. « Dans les meilleurs délais », a promis Jean Castex, et pour patienter, (encore un peu) d’ici-là, rien de tel que d’annoncer la création d’un comité. Celui-ci s’appellera « Comité des métiers socio-éducatifs » et aura pour mission « d’organiser dans la durée un pilotage dynamique et resserré de la bonne mise en œuvre d’un agenda ambitieux pour ces métiers ».

Ce qui implique encore un laps de temps long et indéfini, mais visiblement il y a de l’ambition. Celle de remotiver les troupes au moment où les professions de l’humain et de la relation souffrent d’un profond désamour. Car non seulement les départements n’arrivent pas à recruter, mais nombre de travailleurs sociaux quittent la profession pour se réorienter, épuisés et consternés par la fameuse « perte de sens » de leurs métiers.

Suffisant ou non pour redresser la barre, l’ensemble des mesures annoncées représente une enveloppe de 1,3 milliard d’euros répartis à deux tiers/un tiers entre Etat et territoires, après de houleux échanges entre l’Elysée et les départements. Mais il faudra prévoir une rallonge car d’autres professions attendent (encore !) leur tour : les aides à domicile des CCAS, les médecins coordonnateurs des Ehpad, les médecins, sages-femmes et personnels soignants de la PMI et les soignants des structures de prévention restent les oubliés des « oubliés du Ségur ».

Pendant ce temps, plus pressés d’investir que de s’investir pour pas cher, d’aucuns s’engouffrent dans les brèches grandissantes laissées par l’Etat.

Au nom de l’alternative, de multiples solutions sont proposées, expérimentées, commercialisées, tentées, rabrouées mais qu’importe : le travail social devient le terrain de jeu de nouveaux entrepreneurs, que d’odieuses personnes qualifient de marchands. Vous en lirez quelques anecdotes dans ce numéro.

Éditorial

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