Donner de quoi boire et se nourrir à des personnes dans le besoin, cela semble normal pour de nombreux Français. L’aumône, l’aide aux plus pauvres, est une partie de l’ADN des plus solidaires dans le pays. Pourtant, dans plus de trente rues de Calais, c’est interdit depuis septembre 2020. Si vous ne faites pas partie des associations mandatées par l’Etat, cela vous expose à une amende de 135 €. Depuis un an et demi, la préfecture du Pas-de-Calais prolonge donc chaque mois un arrêté préfectoral limitant les distributions alimentaires dans une grande partie du centre-ville et à proximité des campements de personnes exilées.Comment a-t-on pu en arriver à un tel délit de solidarité, poussant les exilés à faire parfois plusieurs kilomètres pour se nourrir, boire ou se doucher ? La justification, selon les autorités, a d’abord été sanitaire. Il fallait limiter le nombre de rassemblements de personnes afin d’endiguer la propagation du virus. Mais alors que les rassemblements sont de nouveau autorisés dans tout le pays, l’arrêté préfectoral a été reconduit en ce mois de janvier 2022.Pour les associations non mandatées par l’Etat qui fournissent bois, eau et vivres sur les lieux de vie, il…
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