C’est le coup de fil que je redoutais. Entre les devoirs et le repas, le repas et la douche, la douche et le câlin du soir, la sonnerie du téléphone, à cette heure-ci j’en devine le sujet, et la voix fatiguée de la directrice. « Bonsoir, désolée de vous déranger un peu tard, il y a un cas de Covid dans la classe de votre fils, les élèves doivent produire un test négatif avant de revenir à l’école, je vous envoie le protocole par mail. Vous avez des autotests à la maison ? Ça ira pour votre organisation ? Est-ce que quelqu’un peut garder le petit en cas de problème ? » Non, je n’ai personne.C’est le coup de pression du soir, comment je vais faire pour lui infliger une fois de plus ces fichus tests ? Il va encore pleurer, crier, se débattre, je vais encore parler, rassurer, m’énerver, menacer : « Si tu ne fais pas ce test tu ne peux pas retourner à l’école. ». Il va encore avoir mal, il va encore m’en vouloir, méchante maman et fichu virus ! Si seulement Sophie pouvait s’en occuper, si seulement je pouvais avoir le bon rôle pour une fois, gentille maman qui console avec un gentil câlin. Mais elle ne peut pas.De toute façon je viens de le coucher, je ne vais pas aller le réveiller maintenant…
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