« Il est éducateur, lui ? »

Un oubli de carte d’identité, et Elias, jeune homme issu d’une famille aimante de banlieue, ne peut pas passer le concours de Sciences Po, pourtant durement préparé. L’un de ses copains de quartier chauffeur de bus lui donne alors un tuyau pour un emploi, en attendant la prochaine session : « Ils cherchent un éducateur au foyer où travaille mon cousin Adama. » « “Adama coup-de-boule”, il est éducateur, lui ? » Le ton du film Placés de Nessim Chikhaoui, coscénariste des Tuches, qui s’inspire de ses dix années comme éducateur spécialisé de la protection de l’enfance, est donné. Entre l’humour des copains de la cité auprès desquels il se ressource, la fraîcheur et la violence d’adolescents durement éprouvés par la vie et l’engagement des professionnels, le spectateur suit, à travers le regard à la fois naïf et fin d’Elias, sa découverte du métier en maison d’enfants à caractère social (Mecs). Servi par des seconds rôles toujours justes – comme Philippe Rebbot (le directeur de foyer), Julie Depardieu (l’éducatrice alcoolique en plein divorce), Aloïse Sauvage ou Moussa Mansaly –, ce film aux allures de « feel-good movie » trouve son intérêt dans le jeu de ses plus jeunes acteurs incarnant…