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Pas leur genre

Infirmière, assistante familiale, aide-soignante, éducatrice de jeunes enfants… Autant de métiers du soin, du care, qui continuent à se conjuguer très largement au féminin. En 2017, l’Opco (opérateur de compétences) santé chiffrait à 76 % le nombre de femmes dans son secteur, 4 points de plus qu’en 2012. De son côté, toujours en 2017, la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) comptabilisait seulement 29 % d’hommes inscrits dans la filière de formation des moniteurs-éducateurs, la proportion la plus forte, la moindre s’établissant à 3 % pour les éducateurs de jeunes enfants. Moins d’un assistant familial sur dix est un homme et à peine plus exerce la profession d’accompagnant social et familial. En cause ? Les stéréotypes sexués qui pénalisent finalement autant les uns que les autres. Mais aussi la dévalorisation du travail social, les difficiles conditions d’exercice, les faibles rémunérations, illustrées, en cette fin d’année, si cela répondait encore à un besoin, dans les rues par les travailleurs sociaux, ou sur grand écran au travers du documentaire Debout les femmes, de François Ruffin. Derrière ces statistiques, se cache, dans le secteur social et médico-social comme ailleurs, un plafond de verre qui amène à constater que les femmes cheffes de service restent rares, moins nombreuses encore celles qui occupent des fonctions de direction d’établissement ou sont élues présidentes d’associations nationales ou de fédérations représentatives. Nos colonnes le reflètent. Particulièrement au sein de nos pages « Idées », ces tribunes libres offertes chaque semaine à la communauté de nos lecteurs. Un œil dans le rétro, c’est de saison, nous avons établi les comptes : depuis septembre 2020, au bas de textes individuels ou collectifs, les signatures de 44 hommes et de… 24 femmes.

La plupart du temps, cette rubrique d’expression libre accueille des propositions qui nous sont soumises, plus rarement des sollicitations que nous adressons à l’un ou l’autre de nos interlocuteurs habituels que nous souhaitons voir réagir à un sujet d’actualité. Difficile de décrypter avec précision les raisons de ce déséquilibre, sans avoir produit d’étude ou d’enquête sur les motivations des uns et des autres. Mais pointe une hypothèse : l’autocensure. A l’appui de cette assertion, les échos ou remerciements de certaines autrices ainsi publiées, comme si elles n’avaient pas imaginé que cela pût, un jour, leur arriver. Comme si elles ne le méritaient pas. Comme si, au fond, elles avaient intégré un accès limité à la prise de parole.

Éditorial

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