Il y avait la douleur, la fatigue et les heures qui s’enchaînaient. Il y avait ces meubles à déplacer, ces courses à porter et ces congés qui n’arrivaient pas. Il y a eu ce médecin, mes larmes, et ce papier. Arrêt de travail : une semaine. J’ai eu peur. Pour le planning et les collègues. Pour la prime envolée et les reproches à peine masqués. Mais j’avais tellement mal, et j’étais tellement fatiguée.Les premiers jours, j’étais comme un zombie. Journées rythmées par l’école du petit et les médocs, une gélule matin, midi et soir, ne pas oublier le comprimé au milieu du repas et le petit cacheton du soir. Rituel apaisant, j’y ai cru, toutes ces substances allaient forcément me guérir, plus de douleur, plus de fatigue, si ça passe pas en une semaine ça passera en sept jours, il suffit de s’en persuader.Les jours ont passé. J’ai remplacé les gestes professionnels, douloureux, par les gestes domestiques. Douloureux. Bouger, ça fait mal. Porter, ça fait mal. S’habiller, ça fait mal. Dormir, ça fait mal. A en pleurer, à en vomir. D’autres jours ont passé. J’ai augmenté les doses. Une gélule, ou deux, ou trois, je ne comptais même plus, de toute façon ça ne marchait pas. Cette douleur permanente,…
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