Publié le : Dernière Mise à jour : 07.10.2021Par : Louis WitterLecture : 2 min.
Au petit matin, chaque jour, la même routine. Les policiers entrent dans les campements. Bottés, gantés, masqués. Sur leurs talons, les équipes de nettoyage. Bottées, gantées, masquées.Et elles, armées de couteaux.Au petit matin, chaque jour, ces hommes repartent avec des tentes dans les mains.Au petit matin, chaque jour, d’autres hommes se retrouvent dépossédés de leur seul toit.Au petit matin, chaque jour, méthodiquement, les membres des équipes de nettoyage plongent leurs lames d’acier dans les toiles, de bas en haut et de haut en bas.Pour les éventrer. Pour les rendre inutilisables. Pour qu’elles n’abritent plus.A la déchetterie, elles s’entassent. Pliées, cassées, les arceaux en l’air, comme une grosse toile d’araignée.Pour le seul mois d’août, entre Calais et Grande-Synthe, au moins 450 de ces tentes ont été saisies et prédécoupées.« Et si, d’un vol, on passait à un autre ? »Quand l’idée fuse, lors d’une réunion d’associations et d’artistes à Calais, Anaïs et Ludovic, de l’association Shanti, la proposent aux habitants et à certains établissements scolaires du coin.Ce jeudi après-midi, dans une salle du Channel, théâtre et lieu culturel de Calais, des élèves d’une classe de seconde…
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