Nous étions trois à être affectés au D2. A Fleury, il existe six édifices avec chacun une particularité. Le D2 abrite les détentions provisoires. Le Renault Master qui nous avait récupérés après la première nuit au bâtiment central des « primo-arrivants » s’était positionné en marche arrière. Il s’agissait avant tout de limiter les mouvements des détenus que nous étions depuis la veille devenus.Placés dans une cellule d’attente, entassés à plusieurs, nous avons été contraints d’attendre que se tiennent, un à un, les entretiens spécifiques dédiés aux néo-prisonniers.Le premier, le plus important à mes yeux, a été mené par l’infirmière. Une forte femme dont la blouse étriquée semblait la gêner dans ses mouvements. Véronique. Son prénom était lisible sur la poche extérieure de sa blouse. « Alors, pourquoi vous êtes là ? », a-t-elle commencé d’emblée. « Pour pas grand-chose. » Ses yeux bienveillants contrastaient avec la froide indifférence de sa collègue chargée des radios des poumons que nous avions passées le matin même. Le but de cet entretien consiste à dresser un bilan de santé, à connaître les antécédents médicaux, d’éventuelles addictions mais surtout à évaluer un possible passage…
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