La porte s’est ouverte à 7 heures. Bouger et s’assurer que l’on est toujours vivant, c’est la seule finalité du réveil. Cette habitude qui deviendra quotidienne. « Petit déjeuner ? » Une odeur de café amer a enveloppé la cellule. Un détenu effectuait la distribution d’eau chaude. Il tenait un paquet dans une main, dans lequel se trouvait un biscuit, du chocolat en poudre, un sachet de sucre et un petit pot en plastique de confiture à l’abricot. Le surveillant, doté d’un bel embonpoint, s’est montre directif.A ce stade de la détention, le seul acte médical obligatoire consiste en une radio des poumons. Refuser de s’y soumettre, c’est risquer une sanction disciplinaire. Ambiance. La courtoisie n’était pas le fort de l’infirmière chargée de cette tâche. La masse des détenus à radiographier a fini par rendre ses gestes et ses mots presque automatiques.Cette formalité expédiée, retour en cellule. Le package distribué la veille devait être restitué puisque, à 11 heures, ce serait le départ pour le bâtiment d’affectation. Trois heures à tuer, seul en cellule. C’est cet entre-deux, ce temps inutile, qui rend la prison si dure. Aucun bénéfice à en tirer, sauf peut-être à se rêver hors des murs.11…
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