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Révélateur(s)

Les superpositions de l’actualité offrent souvent des perspectives originales, tantôt savoureuses, tantôt consternantes. Les observateurs soucieux du bien commun donneront leur préférence à cette seconde option à la lumière des récentes décisions gouvernementales sur la gestion du grand âge, d’une part, et du maintien de l’ordre, de l’autre.

Après des années de promesses, l’exécutif a donc abandonné purement et simplement son engagement en faveur d’une loi refondant la prise en charge du dernier âge de la vie. Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie, a affirmé, sans souci de l’exactitude des faits, qu’elle n’a jamais été missionnée pour porter ce texte devant le Parlement. Une simple recherche sur Google suffit à la démentir. Désabusés, les professionnels du secteur ne sont pas surpris par cette énième volte-face. En privé, ils sont nombreux à dénoncer une faute politique lourde et une absence d’anticipation des besoins au regard de la démographie française.

Cette désertion est à rapprocher des annonces du président de la République à l’occasion du Beauvau de la sécurité. Emmanuel Macron a mis en avant sa volonté de « doubler sous dix ans la présence de policiers et de gendarmes sur la voie publique », et a multiplié les annonces de financements nouveaux, en particulier concernant la formation et les besoins en matériel. Mais les questions profondes qu’aurait dû soulever cette consultation longue de plusieurs mois ont été soigneusement laissées de côté. L’absence de sanctions en cas de violences policières ? Le défaut de confiance de la population à l’égard de sa police ? Son rôle social dans une démocratie au XXIe siècle ? Circulez, il n’y a rien à voir. Bref, le tout-sécuritaire, as usual. Il est intéressant de noter que les sociologues, les éducateurs de rue, en somme, ceux qui sont aux côtés des agents sur le terrain, n’ont pas eu droit de cité lors de ce Beauvau. De même que les universitaires spécialistes de ces questions.

L’élection présidentielle en ligne de mire révèle la nature de ce pouvoir. Loin du renouveau politique promis, le chef de l’Etat et ses obligés incarnent ce qu’ils n’ont jamais cessé d’être : une droite classique qui s’attaque aux acquis sociaux et s’en remet à une police bénéficiant d’un totem d’immunité, ce qui vaut à la France d’être régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme.

Le « ni de droite, ni de gauche » de la campagne de 2017, ce « en même temps » fantasmé n’est pas mort. Il n’a jamais existé.

Éditorial

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