Publié le : Dernière Mise à jour : 20.09.2021Par : Charles Antoine WanecqLecture : 2 min.
A l’heure où les projecteurs sont braqués sur les populations afghanes fuyant leur pays à la suite de la prise du pouvoir par les talibans à Kaboul, un détour par l’histoire du XXe siècle permet de cerner les contours des premières politiques de gestion des exilés.Il y a cent ans, au cours de l’été 1921, un Haut-Commissariat aux réfugiés russes est créé à la Société des nations (l’ancêtre de l’ONU). Placée sous la responsabilité de l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen, qui reçoit en 1922 le prix Nobel de la paix, cette instance est d’abord chargée de gérer l’afflux en Europe de réfugiés russes – 2 millions de personnes – fuyant le régime bolchévique qui vient de les dénaturaliser. Au-delà des enjeux humanitaires, l’objectif de Nansen est juridique : il s’agit de permettre à ces populations de circuler en Europe grâce à la création d’un document d’identité – le passeport « Nansen » – et de favoriser à moyen terme le retour dans leur pays d’origine.Le caractère massif et brutal des migrations forcées à la suite de la Première Guerre mondiale, sans précédent, est révélateur de la montée en puissance de l’Etat-nation et du processus d’identification des individus, dans un contexte international…
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