L’administration pénitentiaire, en termes d’accueil, n’est pas des plus douées. Placé dans une cage dans laquelle il est impossible de tendre les bras en largeur, l’attente a duré plus d’une heure. Personne ne pipait mot, à l’exception d’une télévision fixée au mur, où BFMTV tournait en boucle. Deux agents ont fini par apparaître alors que, faible et fatigué, seules m’obsédaient ces deux idées : me doucher et dormir. L’arrivée dans une pièce dotée d’un énorme comptoir offrait un aller simple pour le cafard. Le véhicule ? Les regards dépressifs des personnels habillés d’un cyan déprimant. Le blues du bleu. Les regardant s’affairer, une femme a fini par appeler mon nom de famille. Une pratique en forme de règle durant la détention. L’écran de son ordinateur aurait pu m’offrir l’heure. Mais seuls y paradaient des tabourets Ikea. Tout en vérifiant mes effets personnels, elle s’est autorisée quelques remarques qui n’ont eu de réponses qu’un regard sans expression. Déjà, la sournoiserie du système rabaissant produisait son effet. Une fois photographié et mes empreintes digitales relevées, une carte d’identité, au format d’une Visa ou d’une MasterCard, m’a été délivrée. Y figuraient un portrait,…
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