Le dernier numéro des Cahiers du développement social urbain, publié par le centre de ressources politique de la ville Labo Cités d’Auvergne-Rhône-Alpes, s’attaque à un thème peu traité : la place des personnes âgées dans les quartiers populaires. Combien sont-elles ? Qui sont-elles ? Comment vivent-elles ? Si, pris dans leur globalité, les plus anciens demeurent sous-représentés dans les territoires prioritaires, ils sont en revanche majoritaires parmi les ouvriers, les employés, les femmes et les populations immigrées. La précarité liée à de faibles retraites et à l’« effet quartier » pèse aussi. A 83 et 81 ans, Claude et Michèle ne peuvent guère se déplacer : « On prend le bus. Mais la carte est trop chère pour ceux qui circulent peu. Alors on achète des tickets, on compte. Mais on hésite à aller à un endroit parce que ça fait tout de suite six euros, hein ? », témoignent-ils. Une enquête de 2018, réalisée par Les Petits Frères des pauvres, alertait déjà sur le risque élevé d’« isolement social » de cette population. Un repli sur soi aggravé par les difficultés d’accès aux soins et aux services, les barrières linguistiques et un cadre de vie « qui n’a pas été pensé pour l’avancée…
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