Il fait chaud.Il fait chaud et on transpire sous nos blouses. On transpire et on dégouline de sueur et de torpeur. Economie de gestes et de mots. Il fait trop chaud pour bouger, trop chaud pour parler. La chaleur nous écrase et nous plombe.Dans les chambres, c’est la fournaise. Le bâtiment n’est pas tout jeune et l’isolation, c’est pas trop ça. C’est même… carrément pas ça. Alors on fait comme on peut. Aérer la nuit, calfeutrer le jour. Dès le petit matin, nous transformons les lieux en une forteresse anticanicule. Fenêtres et volets fermés, résidents installés au frais dans la salle à manger climatisée, brumisateurs sur toutes les tables et hydratation à volonté.En théorie, les consignes sont simples. Nous sommes rodés, le plan « canicule », c’est tous les ans. En pratique, ça se complique. Parce qu’il y a Mme Biche, alitée, en fin de vie, dans sa chambre fournaise. Mme Biche, seule, recroquevillée dans son lit, la tête désespérément tournée vers sa fenêtre. Fenêtre fermée, volet fermé.Alors on met un ventilateur, ça brasse un peu d’air, de l’air chaud, certes, mais de l’air quand même. On met un peu de musique, pour remplacer les bruits de la vie qui continue derrière la fenêtre…
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