Au lieu de s’attaquer aux problèmes structurels et sociétaux, le remboursement des frais de suivi psychologique représente, selon Camille Hamel, une façon pour l’Etat de se dédouaner de ses responsabilités et une obligation, pour les individus, de verbaliser leur souffrance.
« Si un seul mérite peut être reconnu à cette désormais fameuse “crise sanitaire” planétaire que l’on subit depuis plus d’un an, c’est d’avoir été un révélateur indéniable tant des limites de notre organisation économique mondialisée que des aspirations plus essentielles de l’être humain. Dans le cadre de leur vie professionnelle, beaucoup ont dû éprouver la douloureuse expérience du fragile équilibre de notre système marchand, rapidement grippé lui aussi quand la force de travail, de tout temps peu considérée, vient finalement à faire défaut. Face aux enjeux vitaux pressants, l’Etat a légitimement pris le parti de prioriser la santé de ses concitoyens à la production marchande dans un premier temps. Mais au regard de la catastrophe économique annoncée, il lui a fallu par la suite tenter de composer avec les deux, en dépit de la complexité d’une telle démarche.“Le travail,…
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