Je n’y arrive pas. C’est pas compliqué, pourtant. Floyd m’a tout bien expliqué. Une fois, deux fois, dix fois. « D’abord, tu appuies sur le bouton rouge de la première télécommande. Puis sur le bouton vert de la deuxième télécommande. Puis tu sélectionnes la chaîne. Et voilà. »Et à chaque fois, je me trompais. Et à chaque fois, il m’expliquait. Encore. A la fin, il me prenait la télécommande en riant, il appuyait sur un bouton, puis sur un autre, et pouf, magie ou miracle, ça marchait. « Et quand tu n’es pas là, je fais comment ? », lui avais-je demandé, inquiète. Il m’avait tout noté sur un papier. Avec des dessins et des gros caractères, pour ma tête étourdie et mes yeux fatigués.Mais Floyd est parti et j’ai perdu le papier. La télévision reste éteinte.Ce bocal de confiture, il faut un peu de force pour l’ouvrir, et j’ai beau tapoter le fond, essayer de décoller le couvercle avec un couteau et autres astuces de la grand-mère que je suis, mon arthrose est plus forte que ma meilleure volonté. D’habitude, Floyd arrivait en héros, me prenait le bocal des mains, l’ouvrait d’une pichenette et me faisait une gracieuse révérence en me tendant la confiture tant convoitée.Mais Floyd est parti…
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