A en croire le nombre croissant de salariés fragilisés, le bonheur au travail ne serait qu’une coquille vide destinée à masquer la dégradation des conditions d’exercice et à reporter les responsabilités sur les seuls individus.
La souffrance au travail semble prendre de l’ampleur. Est-ce une réalité ?Sans rentre dans le détail des chiffres, toutes les enquêtes européennes indiquent une augmentation des plaintes concernant la santé psychique. Cela ne signifie pas que les problématiques traditionnelles d’accidents ou de maladies professionnelles aient disparu mais la part du stress, du burn-out, de l’épuisement progresse. Les chercheurs en sciences sociales convergent pour dater le point de bascule dans les années 1980-1990. Un changement managérial s’opère alors, avec de plus en plus d’individualisation du travail et de sollicitations mentales qui cheminent et sont actionnées par différents leviers. Avant cette période, par exemple, on avait des évaluations d’équipes, de services ou de départements. Aujourd’hui, elles sont individuelles et mettent en concurrence les salariés d’un même service. Il y a une dilution du collectif. Or celui-ci permet…
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