Peut-on rire de tout avec tout le monde ? Un travailleur social peut-il s’autoriser un trait d’humour avec les personnes accompagnées, y compris sur leur situation ? La réponse est oui. Mieux : l’humour compte parmi les outils à la disposition de ces professionnels. Mais, plus encore que tout autre instrument, il doit être manié avec précaution, s’inscrire dans un contexte défini, et n’être utilisé qu’une fois un lien établi avec la personne suivie. On rit avec, pas de. Parfois même, comme au sein de l’association Clown en route (page 13), les personnes suivies elles-mêmes chaussent le nez rouge. Car l’humour ne passe pas seulement par les mots. L’ensemble du corps est mis à contribution (page 8). Le rire devient alors communicatif. Au point que, parfois, mimes et grimaces permettent de retrouver le chemin de la parole. En témoigne Natalia Tauzia, psychologue (page 11), dont les pitreries auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de pathologies apparentées ayant cessé de parler ont permis que les mots retrouvent leur place et que le travail thérapeutique devienne possible : « Quand elles me voyaient arriver, elles ne pouvaient pas dire qui j’étais mais elles esquissaient…
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