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Banalité et handicap

A 18 ans, Arthur Baucheron compte parmi les célébrités de TikTok. Sur ce réseau social très prisé des adolescents, il réunit près de 700 000 abonnés. Ses montages et ses vidéos ont reçu plus de 40 millions de likes. Comme les gamins de son âge, il se met en scène avec ses proches, multipliant les chorégraphies ou rejouant à sa sauce des scènes de films. Arthur est un jeune comme les autres.

Ah oui, juste un détail. Arthur souffre depuis sa naissance d’une maladie génétique qui atrophie une partie de ses muscles. Il circule en fauteuil roulant électrique et a besoin d’aide dans la réalisation de nombreux gestes de la vie quotidienne.

De quoi voir l’avenir avec inquiétude ? Pas vraiment pour un jeune homme qui s’applique à ne pas trop en savoir sur les limitations de son corps et à suivre, à la lettre, les recommandations de ses parents : « Ne pas se mettre de barrière dans la vie. » Loin des bons sentiments compassionnels, il souhaite bientôt gérer les réseaux sociaux d’une grande marque. Et rêve (presque) secrètement de devenir comédien. De pitié non plus, il n’est point question dans la campagne #marchesattaques lancée cette semaine par APF France handicap. L’une des plus importantes associations nationales représentatives de personnes handicapées constate que neuf personnes sur dix rencontrent des difficultés – temporaires ou récurrentes – pour se déplacer. Une réalité placée au cœur de son opération de sensibilisation centrée sur l’accessibilité. Une nouveauté, tant les revendications sont usuellement focalisées sur les seules situations de handicap.

Pour l’association, que chacun puisse circuler librement ne devrait plus être un enjeu. Mais l’une des conditions minimales du bon fonctionnement de la société tout entière.

Avec une certaine décontraction, Arthur Baucheron, APF France handicap et tant d’autres nous invitent à banaliser le handicap. A le reléguer à de simples considérations matérielles pour que les hommes, les femmes et les enfants concernés ne soient plus essentialisés, réduits à leurs déficiences. Mais qu’ils soient perçus pour ce qu’ils sont, avec leurs forces, leurs potentialités et leurs défauts.

Éditorial

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