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La brutalité ou le sursaut

A un peu plus d’un an du scrutin présidentiel, les perspectives pour les forces progressistes sont bien ternes. Les sondages promettent un second tour opposant, comme en 2017, Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Le tenant d’un ordolibéralisme brutal face à une extrême droite en quête de respectabilité pour tenter d’accéder au pouvoir. A ce jour, l’alternative la plus crédible à l’actuel chef de l’Etat pour défier la candidate du Rassemblement national ? Xavier Bertrand. Un homme qui n’a que le mot autorité en tête. Seulement l’abaissement de la majorité pénale ou la réforme des retraites à proposer. De leur côté, les partis de gauche avancent en ordre dispersé, se chicanant en guerres picrocholines, de l’islamo-gauchisme aux luttes intersectionnelles.

Pour prendre la mesure des tempêtes actuelles et à venir, il faudra pourtant hiérarchiser les urgences. Affronter le déchaînement climatique et ses conséquences économiques et sociales réclamera intelligence, inventivité et sang-froid. Eradiquer une pauvreté et un chômage endémiques et proposer enfin cette société du « care » si souvent promise nécessitera des sacrifices. Et en premier lieu celui des ambitions de quelques présidentiables.

Face à l’échec d’Emmanuel Macron et de ses prédécesseurs, on ne saurait trop exhorter la gauche à désacraliser, enfin, la fonction élyséenne. Et à se présenter unie au seul scrutin qui compte vraiment sous la Ve République. Dès lors, on se prend à rêver d’une personnalité incontestable et rompue aux sujets régaliens à l’Elysée. Christiane Taubira semble tout indiquée. On imagine un contrat de gouvernement rassemblant écologistes, Insoumis et ce qu’il reste de socialistes, de communistes et de radicaux. Un contrat octroyant pendant deux ans et demi Matignon à Yannick Jadot, qui cèderait ensuite sa place à Jean-Luc Mélenchon. Traiter d’abord l’urgence climatique et mettre la France sur la voie de la neutralité carbone puis s’attaquer aux inégalités sociales et au chômage de masse. Quel que soit le jugement que l’on porte sur ceux qui incarnent la gauche française, force est de constater qu’ils se trouvent à la croisée des chemins. Ils nous ramènent aux années 1930. En Allemagne, Hitler a pris légalement le pouvoir en 1933. La suite est connue. La France a choisi un autre destin en 1936. Face à la montée des ligues d’extrême droite, les représentants de la gauche de l’époque, pas moins divisés qu’aujourd’hui, s’étaient pourtant rassemblés au sein du Front populaire. Les travailleurs sociaux, qui rafistolent au gaffer de leur professionalisme et de leur bonne volonté le corps décharné de l’Etat social hérité du Conseil national de la Résistance, tentent depuis des années de faire entendre leur voix, appellent à un changement profond de paradigme. En vain. Ils sont nombreux à espérer un sursaut.

Éditorial

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