Quels sont les arguments qui ont présidé à la prise en charge des personnes âgées dépendantes ou en situation de handicap depuis le XIXe siècle ? La réponse de l’historien Christophe Capuano est sans ambiguïté : « Les logiques économiques et financières ont toujours prévalu sur les logiques sanitaires et les droits humains. Dans certains cas, réduire les coûts revient tout simplement à reporter la charge de l’aide sur d’autres que la collectivité publique : parfois, les proches aidants, parfois les professionnels, parfois sur les personnes fragiles elles-mêmes. » Son fort instructif ouvrage rappelle que, de 1870 à 1960, en France, les personnes dépendantes et pauvres vivaient dans des hospices, des asiles ou des établissements spécialisés pour infirmes, invalides ou incurables. Mots utilisés à l’époque pour désigner les plus vulnérables, également qualifiés de fous ou d’aliénés, voire de citoyens inutiles. Comme ils étaient nombreux, le prix de leur traitement commença à s’imposer dans les politiques publiques. L’objectif était donc de retarder leur entrée en établissement par différentes mesures, et notamment le maintien à domicile à partir des années 1970, avec de nouveaux services…
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