J’ai failli y croire. La belle histoire de conte de fées, la rencontre improbable entre le jeune tocard un peu loubard et la bonne fée fatiguée. Une vieille demeure, perdue au fin fond d’une ruelle endormie, abritant deux destins esseulés qui ne forment plus qu’une destinée, le sourire retrouvé et l’espoir qui renaît… C’était trop beau pour être vrai.J’avais juste oublié un détail. Et quel détail ! La bonne fée a un fils, et il n’a pas franchement l’intention de se faire voler le rôle principal, celui du prince charmant accourant sur son cheval blanc pour sauver la pauvresse en détresse.Alors voilà. fin de l’histoire. Georges est mort, Florimonde est veuve, et le fils prodigue est de retour.Il s’occupe de tout, le prince pas très charmant : il faut préparer les obsèques, où quand comment avec qui qu’est-ce qu’on chante et quel costume on met, trier les papiers, ranger les affaires, et faire place nette pour la vie d’après. Leurs vies, pas la mienne.Il est ici, et là, et là-bas aussi, partout où mon regard se porte, dans chaque pièce et derrière chaque porte. Il ouvre les tiroirs, en exhume chaque papier, chaque facture, c’est quoi ce devis, à qui est cette ordonnance, de qui est ce…
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