S’il est un aspect du travail social qui n’échappe pas aux grandes tendances sociétales, c’est bien celui touchant à la digitalisation. Les professionnels, quels que soient leurs métiers et leurs statuts, peuvent de plus en plus difficilement se soustraire à l’influence grandissante des écrans. Longtemps considérée avec condescendance, la technologie s’est infiltrée dans leur quotidien. Mais elle demeure souvent un impensé, conduisant à des incompréhensions entre accompagnants et usagers, voire à une détresse professionnelle.Une double contrainte parfaitement détaillée par le chercheur François Sorin, pour qui « les besoins et les difficultés numériques des usagers ne sont souvent pas traités par l’institution ». Les salariés de ces établissements, aux fonctionnements différents en fonction de leurs champs d’action, étant souvent délaissés à leurs pratiques individuelles, sans retour d’expérience ni de supervision (page 14). Les tensions ainsi ressenties par les professionnels s’exacerbent d’autant plus, explique Didier Dubasque, que « la dématérialisation excessive augmente la responsabilité des travailleurs sociaux ». L’ancien président de l’Association nationale des assistants de…
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