J’en ai rêvé de ce boulot ! Je me voyais en Joëlle Mazart (l’héroïne de la série Pause café diffusée au début des années 1980) des temps modernes, toujours du côté du bien, sauvant la veuve et l’orphelin, repoussant les hordes d’huissiers et accompagnant la jeunesse désenchantée vers un avenir radieux. J’ai tout fait pour atteindre mon Graal. Le concours, la formation, les stages, les rapports de stage, les litres de café, les nuits blanches de révisions… et le diplôme, enfin ! Le premier poste, les premiers pas. Je me sentais intrépide, armée de mon diplôme et de ce besoin irrépressible d’aider les humains en détresse. Tous les humains. Toutes les détresses. Mais « lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions »(1).Premiers doutes, premiers échecs. Les dossiers qui s’accumulent, la paperasse digne de la « Maison qui rend fou »(2), et tous ces gens qui entrent et sortent, qui avancent et reculent. Et leurs vies qui défilent à l’infini dans ce bureau trop petit et dans ma tête trop pleine de leurs peines.Mais je ne m’avoue pas vaincue. Je lis, je me forme, j’écoute, de conférences en formations, de groupes de travail en groupes de parole, toujours…
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