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L’optimisme de la volonté

Août 2020. Une cinquantaine de personnes marchent. Direction ? L’Elysée ou Matignon, elles aviseront. Elles sont salariées d’une entreprise adaptée. Le directeur défile au côté des représentants du personnel, mobilisés pour la défense des emplois de 250 personnes, dont 230 en situation de handicap.

Leur entreprise, c’est Earta. Principalement implantée à Nantes et au Mans, elle est menacée de disparition, dans le sillage de son principal client, Presstalis. Pour ce distributeur de journaux, Earta sous-traitait les invendus de la presse. Mais voilà que Presstalis a été repris par les quotidiens. Rebaptisée France Messagerie, la société n’a pas voulu continuer à collaborer avec l’entreprise adaptée. Comment, dès lors, éviter les suppressions d’emplois en cascade ? Des licenciements frappant de surcroît des personnes fragiles, le tout sur fond de communication gouvernementale liée au plan de relance… Earta devient dès lors un « caillou dans la chaussure » des pouvoirs publics, pour reprendre l’expression de l’un des acteurs du dossier. Dans les cabinets ministériels, on cherche une solution. Et, comme souvent, les associations du secteur médico-social sont appelées à la rescousse. Il faut trouver un repreneur. Trois projets sont présentés et, le 3 février, le tribunal de commerce de Nantes tranche, suivant l’avis des salariés, en faveur de l’offre d’APF France handicap.

Dans la foulée, via un communiqué de presse, pas moins de trois ministères – emploi, personnes handicapées et industrie – s’en félicitent. Ils revendiquent d’avoir mobilisé les finances de l’Etat pour soutenir le projet. Ce seront le plan d’investissement dans les compétences, pour former des salariés qui l’ont peu été ces dernières années, et le fonds d’aide à la transformation des entreprises adaptées (Fatea), pour redresser cette entreprise en dépôt de bilan.

Les collectivités territoriales sont elles aussi sollicitées pour rassembler les salariés dans un plus petit nombre de sites et réaménager les locaux. De son côté, le repreneur assume sa prise de risque et prévoit qu’il lui faudra 8 millions d’euros pour redresser la situation et réaliser les investissements nécessaires. En somme, chacun assume sa responsabilité sociétale. Consentie et réfléchie, elle témoigne qu’un engagement partagé et une volonté politique peuvent produire des effets bénéfiques en faveur des plus fragiles.

D’autres acteurs du champ social et médico-social pourront-ils s’appuyer sur cette réalisation pour construire dans la concertation les dispositifs utiles aux personnes qu’ils accompagnent ? La lutte contre le mal-logement, le soutien aux hommes et femmes en perte d’autonomie du fait de leur âge ou de leur handicap, les soins apportés aux mineurs isolés pourraient beaucoup y gagner.

Éditorial

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