Publié le : Dernière Mise à jour : 15.01.2021Par : Brigitte Bègue
Au lieu de faciliter l’expression de soi, les conduites addictives l’occultent. Au point que l’ennemi n’est pas le produit psychotoxique, mais la partie de soi qu’il faut faire taire. Et si l’acceptation d’un travail psychothérapeutique était un antidote à l’addiction ?
Vous écrivez que l’addiction est une « antipsychologie ». Pourquoi ?Au Csapa (centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) où j’exerce, mes collègues et moi sommes confrontés à des personnes à qui on a conseillé d’effectuer une psychothérapie, de consulter un psychologue et qui nous regardent d’un air un peu méfiant, goguenard, en nous disant qu’elles n’ont rien à dire. Les entretiens commencent souvent par : « Je me demande à quoi vous allez me servir », ou : « Je ne sais pas de quoi vous voulez que je parle », ou encore : « Mon père a bu toute sa vie et il a vécu jusqu’à 90 ans. » Ces personnes se demandent ce qu’elles peuvent bien espérer d’une cure de parole. Elles partent du principe que la psychologie n’est pas très intéressante, dans la mesure où, à chaque fois qu’il y a eu une difficulté dans leur vie, une angoisse, une excitation, au lieu d’en…
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