Pendant douze ans, une assistante maternelle et un chercheur ont recueilli les témoignages d’une cinquantaine d’assistantes maternelles de la région parisienne et d’ailleurs. Le constat est sans appel : la réalité professionnelle de leur activité n’est pas reconnue. A commencer par l’appellation même de leur métier qui leur semble inappropriée – elles n’assistent personne – et genrée : « Le salarié est évidemment au service des parents et pas seulement de la mère », soulignent les auteurs. C’est encore pire pour le terme « nounou », infantilisant et ne rendant pas compte de leurs compétences. Les discriminations sont une autre caractéristique du métier. Aux considérations de classes (avoir un grand appartement pourvu en capital culturel, un mari qui ne soit ni chômeur ni retraité…) s’ajoutent les préjugés ethniques et religieux. Mais si les assistantes maternelles sont en colère, c’est surtout qu’elles sont dévalorisées et sous-payées. Un régime dérogatoire du droit du travail leur est d’ailleurs appliqué et leur salaire horaire peut être inférieur au Smic alors qu’elles travaillent souvent 45 heures par semaine. Une étude de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation…
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