Les travailleurs sociaux réaliseraient-ils une activité invisible aux yeux des pouvoirs publics et de la société ? C’est l’analyse de Camille Hamel, éducateur en milieu ouvert. Pire, à ses yeux, ces professionnels se seraient résignés à œuvrer dans l’ombre, sans posture protestataire, avec un regard dilué sur le sens de leur mission. Leur identité est – hélas ! – en jeu.
« S’il est aisé et courant pour le travailleur social d’écrire au sujet de ceux qu’il accompagne, cet exercice semble moins évident quand il s’agit de parler de lui, d’expliciter son rôle et d’en défendre la valeur. Cette légitimité à dire s’évaporerait-elle dans l’obscurité de ce métier qui, en dehors du fantasme populaire, reste finalement particulièrement méconnu du grand public ? Parler est compliqué parce que, au-delà d’actes banals du quotidien qui ne paraissent pas nécessiter de véritable qualification, notre réel travail de création du lien ne se voit ni ne se mesure. Ainsi, en dehors de ses frasques, le social n’intéresse que peu, faute de glamour. Il ne représente pas non plus un facteur électoral décisif.Se pose alors cette question identitaire professionnelle, qui…
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