« EN FRANCE, 140 000 ENFANTS SONT CONFIES A L’AIDE SOCIALE A L’ENFANCE [ASE]. Pour eux comme pour tous, l’amour ne suffit pas, c’est entendu. Mais comme pour tous, il doit être le premier », considère Christian Allard, responsable d’un placement familial du conseil départemental du Val-de-Marne(1). « Par une organisation de nos services pensée à partir de techniques managériales adaptées du privé, copiée du monde de l’entreprise, par une méconnaissance grave des besoins d’un enfant et spécialement des soins nécessaires au traitement du traumatisme initialement vécu, par le mépris de ce que sont le travail social et son indispensable implication émotionnelle dans la relation à l’enfant, la désaffectivation des professionnels est en route. Celle-ci mène inévitablement à la réification des êtres accueillis », déplore-t-il. Christian Allard critique le fait que le personnel éducatif soit submergé de paperasses administratives et de travail de bureau et les injonctions faites aux professionnels telles que : « il ne faut pas s’attacher », « il faut prendre de la distance »…La loi de 2007 réformant la protection de l’enfance a introduit le mot « affectif » et a ainsi permis de poser la question…
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