Dans un rapport commandé en 2014 par Laurence Rossignol, alors secrétaire d’Etat chargée de la famille, des personnes âgées et de l’autonomie, près de la moitié des adultes placés durant leur enfance regrettaient d’avoir été obligés de rencontrer régulièrement leurs parents biologiques. C’est le cas de Stéphanie Callet, confiée à 4 mois à l’aide sociale à l’enfance (ASE) et contrainte de voir un père violent et alcoolique jusqu’à ses 10 ans, malgré la peur qu’il lui inspire. « Il me transmettait son état d’anxiété pathologique. En tant qu’enfant, je n’avais pas la capacité d’établir une distance nécessaire », écrit-elle. A 15 ans, c’est sa mère – jugée psychologiquement incapable de s’occuper de sa fille peu après sa naissance – qui réclame sa garde. L’adolescente ne veut pas quitter la famille d’accueil chez qui elle vit depuis qu’elle est bébé et qui lui apporte une stabilité affective et un environnement sécurisant. Elle menace de se tuer, mais la juge a tranché : « Un enfant qui n’est pas en danger dans sa famille doit y rester. » Stéphanie Callet a une journée pour préparer sa valise et dire « au revoir » à Véronique, l’assistante maternelle, et Xavier, son mari. Les éducateurs…
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