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Le contrat social et l’ombre de la défiance

Nous y sommes. La pandémie de Covid-19 reflue à l’heure de la publication de ce magazine et ne semble, pour l’instant, pas reprendre de l’ampleur. Le fameux « monde d’après », si longtemps fantasmé pendant le confinement, est désormais entre nos mains.

L’attente de la population est forte. Après avoir subi deux mois de confinement forcé, son souhait qu’il se « passe quelque chose » est presque palpable.

Il nous appartient désormais de repenser notre contrat social. Car la tendance libérale qui a présidé à nos choix collectifs depuis 1983 et l’arrivée de Laurent Fabius à Matignon, n’est plus adaptée à la période actuelle. Les Français plébiscitent aujourd’hui les modèles axés sur l’entraide et la solidarité.

Mais les fondations du « monde d’avant », pour perverties qu’elles soient, restent solides. Les vieux clivages politiques ressurgissent alors que le macronisme, présenté comme un pragmatisme sans colonne vertébrale idéologique, s’effrite chaque jour davantage. Difficile alors, dans ces temps exceptionnels, de concilier compétitivité économique et solidarité. Comme articuler le désir d’entreprise, accueilli avec méfiance par les électeurs de gauche, et le désir de solidarité, souvent méprisé par les gens de droite. Les tenants du « en même temps » ont quelques nuits blanches en perspective.

Car cette refondation se heurte déjà à la défiance générale qui irrigue et particularise la société française. Les errements du gouvernement pendant cette crise, tant sur le fond que sur la forme, ne jouent pas en sa faveur. Trois ans après son arrivée au pouvoir, l’équipe d’Emmanuel Macron fait face à une démonétisation presque totale de sa parole. A l’opposé, les représentants de la société civile, particulièrement ceux du secteur social, se sentent relégués et méprisés.

Pour que ce « monde d’après », tant désiré, soit seulement envisageable, chacun devra laisser ses préjugés, ses idéologies et ses habitudes au vestiaire. Les besoins de financement sont colossaux. Les pouvoirs publics sont dans l’obligation de le reconnaître et d’agir vite. Une refonte des procédures et des modes d’organisation est tout aussi nécessaire. Les travailleurs sociaux devront l’entendre.

Alors que se profile une forte remontée du chômage, que les tensions liées aux bouleversements écologiques se feront chaque saison plus oppressantes, le choix qui s’offre à nous peut être ainsi résumé : la transformation ou le chaos.

Éditorial

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