Recevoir la newsletter

Pour un nouveau contrat social

A la faveur de la crise sanitaire, la mise en coma artificiel du pays, impérative pour endiguer la pandémie, aura eu le mérite de reléguer la question économique. Elle aura dans le même temps fait ressurgir les ressorts sociaux de notre nation. Ils prennent la forme des solidarités de proximité – que ce soit au sein des familles, entre amis, voisins ou via des associations – mais également au niveau national. Des ressorts sociaux en partie brisés, tant les inégalités mises au jour en cette période historique sont profondes. Elles sont à corréler avec un autre schisme : celui qui oppose les travailleurs « nomades », qui manipulent les mails et les tableaux Excel en télé­travail, à ceux dont la présence physique est nécessaire – et donc non négociable – au bon accomplissement de leurs tâches.

Or ce sont bien les seconds qui huilent actuellement les articulations de notre pays, sans en recevoir pourtant de récompenses particulières, ni symboliques ni pécuniaires. Caissières, livreurs, aides-soignantes, ambulanciers… ont été invisibilisés alors même qu’ils constituent le système nerveux de la Nation. La société peut-elle dès lors rester en l’état ? Le « monde d’après » sera-t-il nécessairement différent ? S’il convient de rester prudent, il est à espérer que cette crise serve de grande lessiveuse. Mais pour que la balance penche enfin du côté le plus juste, il convient de reconnaître que c’est bien la Nation qui reste l’espace politique le mieux organisé, quand le capitalisme s’articule au niveau mondial sans s’embarrasser des nations.

C’est à cette aune, et en s’interrogeant avant tout sur cette contradiction, qu’un nouveau contrat social doit être refondé. Il apparaît, au-delà des fonctions régaliennes classiques, que les Français(es) attendent bien davantage de social de leurs gouvernants qu’avant cette crise du Covid-19. Et le fait que les causes de cette crise soient liées à la globalisation n’y change rien. Cette contradiction n’est pas de nature à être résolue. Mais elle pointe le besoin d’articulation entre problèmes mondialisés et solutions localisées.

Et c’est là qu’il ne faut pas envier la place des membres actuels du gouvernement. Contraints à des choix impossibles, il leur revient de maintenir vivants les tissus socio-économiques de la France, de préserver le système de santé, notre sécurité et nos libertés publiques. Il faut, au contraire, leur souhaiter bien du courage, à l’heure où l’Union européenne a choisi la dissonance des discours et des actes et où la parole politique est chaque jour plus contestée.

Éditorial

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur