Publié le : Dernière Mise à jour : 05.06.2020Par : Florence BraudLecture : 2 min.
Il va y avoir des morts. Des dizaines et des centaines et des milliers. Peut-être même cent mille ! Sombres prédictions. Ici et là, le macabre décompte a déjà commencé.Sept morts dans un petit Ehpad d’un grand groupe.Vingt-cinq morts dans un grand Ehpad d’un petit groupe.Quatorze morts dans un Ehpad moyen avec peu de moyens.Des chiffres.La (sur)mortalité des personnes âgées en institution, la presse et la radio et la télé et Floflo du ghetto et tata Yoyo le disent et le redisent : ça va être un problème. Un gros problème. Un huis clos. Un drame. Une catastrophe. Une hécatombe. Un massacre. Un carnage.Des lettres. Et des mots.Eux, les résidents, ils sont classés, triés, catégorisés : morts évitables versus morts inévitables, morts acceptables contre morts inacceptables. Eux, ils se mesurent à toutes les échelles : score de fragilité clinique, GIR, NPI, âge, comorbidités, état neurocognitif et, cerise sur le gâteau (ou gelée de fruit sur mousse au chocolat, pour ceux qui mangent en texture mixée), la merveilleuse et fabuleuse « cinétique de dégradation de leur état général au cours des derniers mois ». On y ajoute l’âge du boulanger, on divise par le QI de la directrice et on multiplie…
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