L’inspection générale des affaires sociales (Igas) est née en 1967 du regroupement de l’inspection générale de la sécurité sociale, de la santé et de la population et du groupe des inspecteurs généraux du travail et de la main-d’œuvre. Bien qu’apparue seulement un an après la mise en place du ministère des Affaires sociales, l’Igas remplit à l’époque des fonctions déjà multiples : missions de contrôle, d’audit, d’enquête et d’évaluation, mais aussi d’appui et de conseil.
En 1985, l’organisme parle de « nouveaux objectifs et de nouvelles relations en vue de mieux évaluer l’application des politiques sociales et de préparer une meilleure communication entre tuteurs et gestionnaires ». Michel Lucas, chef de corps de l’Igas de 1982 à 1993, affirme alors que « cette double démarche a permis de proposer des éléments d’évolution concernant des structures (services déconcentrés de l’Etat, hôpitaux publics…) et des politiques (lutte contre l’exclusion, transplantation d’organes, indemnisation du chômage…) »
L’Igas rappelle qu’elle intervient « sur la base de lettres de mission, signées par un ou plusieurs ministres », mais aussi « à la demande d’autres autorités (audit des fonds européens, audit interne ministériel) » et que « les missions peuvent aussi être lancées sur la base du programme d’activité ». Elle précise aussi que « 40 % des missions ont été menées conjointement avec d’autres inspections (inspection générale des finances, inspection générale de l’administration, inspection générale de la justice, conseil général de l’environnement et du développement durable…) ». Elle est un corps de la fonction publique, mais aussi un service administratif pouvant accueillir des hauts fonctionnaires issus d’autres corps.
Pour souligner le rôle majeur joué par l’Igas, Nathalie Destais indique, dans le dernier rapport d’activité de l’organisme, qu’en 2018 celui-ci a « fourni un appui à de nombreuses réformes, par exemple pour préparer la loi de transformation du système de santé […], pour accompagner la mise en place des nouveaux opérateurs de compétences dans le champ de la formation professionnelle, pour coordonner les travaux relatifs au grand âge, ou encore pour lancer un projet innovant en matière d’insertion de personnes en grande précarité ».
Selon la cheffe de l’Igas, « la singularité du positionnement de l’organisme tient d’abord à l’étendue de ses champs d’intervention » mais aussi « à l’étendue de ses objets d’investigation ». Une « appréhension de manière globale de la qualité de l’action publique » qui tranche avec la position de structures à l’étranger similaires à celles de l’Igas.
• 182 membres du corps de l’Igas.
• 163 membres du service de l’Igas (dont 130 inspecteurs).
• 137 missions effectuées : 36 % en santé ; 26 % en travail-emploi-formation professionnelle ; 23 % en cohésion sociale ; 15 % en protection sociale.
Avant d’être nommée à ce poste le 21 avril 2017, Nathalie Destais avait intégré l’Igas à deux reprises : en 1995, à sa sortie de l’Ecole nationale d’administration (trois ans de mission d’inspection et un an auprès du chef de l’organisme), et en 2010, après un séjour de six ans en Asie du Sud-Est et aux Etats-Unis. Une seconde période au cours de laquelle elle a été missionnée sur le financement et l’organisation des soins dans les établissements pour personnes âgées dépendantes (en 2011 et 2013), le bilan de la révision générale des politiques publiques, ou RGPP (en 2012), la place des cliniques privées dans l’offre de soins (en 2012), la gestion du risque maladie (en 2014) et l’évaluation médico-économique (en 2014). Elle a également été membre du comité des pairs « travail-emploi-formation professionnelle ».
Promue au grade d’inspectrice générale en mai 2014, Nathalie Destais devient cinq mois plus tard conseillère pour la protection sociale et les politiques d’autonomie au cabinet du président de la République, fonction qu’elle a occupée pendant trois ans.