sociologue, directeur de Jeudevi, société spécialisée dans la recherche en sciences humaines et sociales
Pourquoi évoquez-vous un « déficit d’empathie » à propos des cyberviolences ?Des travaux montrent que le déficit d’empathie est une conséquence du « trop d’écrans ». Plus les enfants passent du temps devant leurs tablettes, leurs ordinateurs, leurs smartphones, plus ils se coupent des liens d’attachement avec leurs parents. Et moins ils ont d’interactions sociales avec des adultes proches, moins ils sont amenés à tenir compte de l’autre. C’est d’autant plus important que le cerveau émotionnel – celui qui nous permet de réfléchir et d’anticiper les conséquences de nos actes – est suractif pendant l’adolescence, il n’est mature qu’à 21 ans. Ces phénomènes peuvent conduire certains jeunes à des comportements de cyberharcèlement sans qu’ils se rendent compte de la portée de leurs actes.Comme s’ils jouaient ?Le jeu est un espace transitionnel chez l’enfant qui permet d’accéder à la réalité tout en y étant à l’écart. Le monde numérique joue un peu ce rôle. Les jeunes sont dans une sorte d’entre-deux, ils n’intègrent pas forcément que ce qu’ils…
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