Publié le : Dernière Mise à jour : 27.01.2020Par : Florence BraudLecture : 2 min.
Soirée paisible. Une tisane fumante sur la table basse, une romance américaine à la télé, deux fauteuils bien confortables… Il ne manque que le feu qui crépite et le chat qui ronronne pour que le tableau soit parfait.Mais ce soir, il n’y a pas de feu dans le foyer. Le bois est cher, cette année. Et puis il faudrait faire ramoner la cheminée. Cet hiver, nous mettrons des radiateurs. Et une petite laine. Et nous irons peut-être adopter un chat à la SPA, ça nous fera une bouillotte, m’a dit ma charmante logeuse en souriant.Florimonde a mis un pull, un gilet, un châle, deux paires de chaussettes et des pantoufles bien chaudes. J’ai au moins la même chose. Elle frissonne, je grelotte, mais nous faisons tous deux comme si de rien n’était.Elle ne se plaint jamais, Florimonde. Elle en a vu d’autres, me dit-elle avec un petit sourire. Elle a connu l’hiver 54. Elle se souvient de l’appel de l’abbé Pierre, elle se souvient de ses mots, si profonds, si justes, si chaleureux : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t’aime. »Elle raconte, des tremblements dans la voix. « Il faisait si froid ! Il y a eu des morts, tu sais. Des gens sont littéralement morts…
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