Entre protection de l’enfance et gestion migratoire, où se situent les professionnels de l’évaluation des mineurs non accompagnés ? Noémie Paté, auteure d’une thèse remarquée sur cette question, s’est fait employer par France terre d’asile pendant un an au sein du dispositif de Créteil (Val-de-Marne).
Comment les professionnels de l’évaluation appréhendent-ils leur activité ?Le dispositif d’évaluation est au croisement de deux forces contradictoires : la protection de l’enfance et les politiques migratoires. De plus en plus, les mesures prises relèvent de la seconde : circuit court pour les « manifestement majeurs », fichier national biométrique… L’accès à la protection des mineurs isolés se fait dans ce contexte de fortes tensions, avec une grande hétérogénéité de résultats d’un département à l’autre, voire d’un évaluateur à l’autre. Parmi ces derniers, je distingue trois profils. D’abord, les « sociaux » : des travailleurs sociaux venant du milieu associatif ont un profil d’éducateur… Ensuite, les « enquêteurs » : des jeunes qui sortent de master de géopolitique ou de sciences politiques. Les « sociaux » valorisent une écoute empathique, prennent…
La suite est réservée aux abonnés
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques