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Je n’avais jamais fréquenté les vieux. Dans ma famille, ils étaient trop loin ou trop morts. Au foyer, ils étaient inexistants. Dans la rue, ils étaient enterrés au carré des indigents. En prison, ils étaient cachés. Les vieux, pour moi, c’était un mystère. Je n’en avais que l’image idéalisée des grands-parents que je n’ai pas eus : une gentille mamie qui m’aurait fait des confitures et un papi bricoleur qui m’aurait emmené à la pêche. Mais ça, c’était avant. Avant Florimonde.Florimonde, c’est une rencontre inespérée. Une lueur dans la nuit. Une pause. Un cocon. C’est un petit nid douillet, canapé moelleux et feu qui crépite dans la cheminée. C’est la tisane du soir et la petite douceur du dimanche. C’est le bonjour joyeux et le bonsoir fatigué. C’est cette femme douce et rassurante qui m’a ouvert sa porte. Ma planche de salut. C’est Florimonde, 84 ans.Florimonde est là pour moi.Le matin, quand je me réveille, elle est là. Les bols sont posés sur la table, le pain est coupé, le café est prêt. « Oooooh, j’étais réveillée, alors il fallait bien que je m’occupe », me dit-elle d’un air de s’excuser. Moi, je sais que c’est faux, parce que j’entends son réveil sonner bien avant le mien……
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La minute de Flo

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