Publié le : Dernière Mise à jour : 09.09.2019Par : Brigitte BègueLecture : 5 min.
Dans les années 1950 et 1960, les mineures délinquantes sont assimilées par l’institution judiciaire à des « filles de mauvaise vie » et placées dans des institutions religieuses, alors que les garçons sont incarcérés. Un mécanisme d’assignation révélateur des inégalités de genre, que l’historienne Véronique Blanchard analyse dans « Vagabondes, voleuses, vicieuses ».
Qui sont les jeunes filles justiciables de l’après-seconde guerre mondiale ?Mon enquête s’appuie sur 150 dossiers de jeunes filles habitant Paris et ses environs. J’ai exhumé ces documents des archives du tribunal pour enfants de la Seine(1). Très majoritairement issues des classes populaires et de la toute petite classe moyenne, elles ont réalisé très peu d’actes de délinquance tels que définis dans le code pénal. La présence de celles que je nomme les « petites voleuses », qui ont commis des petits larcins, des vols, parfois des violences, reste exceptionnelle parmi les mineures justiciables(2). Contrairement à leurs comparses masculins, les jeunes filles se retrouvent devant le tribunal moins pour ce qu’elles ont fait que pour ce qu’elles sont considérées, c’est-à-dire des dévergondées,…
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