Moi, le ménage, c’est pas mon truc. A la maison, ma femme et moi avons réparti les rôles : je dérange, elle range, elle trie, jette, range, donne… le seul truc auquel elle a pas le droit de toucher, c’est mon bureau. Parce que mon bureau, c’est ma pièce, ma vie, mon œuvre. S’y entassent pêle-mêle les dessins du fiston, 10 ou 12 tasses de café plus ou moins vides, quelques centaines de livres, trois cactus morts, environ 67 post-it, mon ordi, ma collection de stylos vides mais trop jolis pour être jetés… plus quelques autres bricoles. Bref, mon bureau ferait passer celui de Gaston Lagaffe pour une pub de Marie Kondo, et ça me convient ainsi. Du moins c’est ce que je croyais… jusqu’à ce matin. Jusqu’à cette rencontre.C’est une petite maison, au bout d’une impasse. Dans cette maison vit une femme d’une soixantaine d’années, élégamment surnommée « la mère Michel ». Les voisins ont appelé la mairie à plusieurs reprises pour se plaindre de l’odeur qui émane des lieux, et je suis missionnée pour aller à sa rencontre. La tâche s’annonce délicate, l’occupante des lieux m’ayant été décrite comme excessivement méfiante.J’ai soigneusement préparé ma venue. J’ai téléphoné et envoyé plusieurs courriers.…
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