Publié le : Dernière Mise à jour : 26.04.2019Par : Maïa CourtoisLecture : 11 min.
Chaque nuit, des exilés tentent de rejoindre la France depuis l’Italie par des sentiers montagneux pour éviter le poste-frontière, synonyme de refoulements illégaux. Face au non-respect du droit et à l’urgence humanitaire, des associations ont mis en place une organisation solidaire inédite.
La neige s’enfonce sans prévenir, engloutissant la jambe jusqu’au genou. Les souffles se font courts. Trois cents mètres plus bas, une dameuse balaie les pistes de ski. Dans la nuit, ses lumières se confondent avec celles de la police aux frontières (PAF), à la recherche d’individus cachés sur le flanc montagneux. L’équipe de maraudeurs décide de s’enfoncer au-delà de la lisière des sapins sombres, au risque de perdre en visibilité. Soudain, après quelques pas, les corps se figent. Là, des silhouettes se dessinent sur fond d’obscurité, tapies derrière les arbres. Accroupies dans la neige, immobiles et silencieuses, les ombres sont cinq, six ou plus. Exilés ? Policiers ? Citoyens solidaires ? Leur cercle resserré ressemble à une cérémonie secrète. « Bonsoir », lâche dans la nuit une voix hésitante de jeune femme. « Vous êtes touristes ici ? » L’équipe répond…
La suite est réservée aux abonnés
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques