Publié le : Dernière Mise à jour : 26.04.2019Par : Florence BraudLecture : 2 min.
1940. Mozet, Belgique.J’ai 5 ans. Je joue près du Tronquoy, le ruisseau tout proche de la maison. J’y jette des petits cailloux et m’émerveille des ronds dans l’eau. Le bonheur, c’est facile quand on a 5 ans.Et puis, des cris. C’est ma mère qui m’appelle, mais pas comme d’habitude. Il y a de la peur dans sa voix. De la terreur même.« Florimonde, rentre tout de suite ! Les Allemands arrivent ! »A la maison, tout est sens dessus dessous. Pendant que papa entasse à la hâte quelques vêtements dans des valises, maman cache nos maigres économies dans la doublure de son manteau. Nous partons à Vindrac, dans le sud de la France, chez les cousins de maman. Nous passons la soirée à préparer notre départ, il ne faut emmener que le strict nécessaire. Je ne dors pas cette nuit-là. Personne ne dort.Le lendemain, dès l’aube, nous partons. Nous, mais aussi tous nos voisins. C’est le village entier qui fuit. Parce que, face aux Allemands, on ne peut rien faire. Sur la route, c’est une file ininterrompue de charrettes à bras, de vélos, de voitures… C’est l’exode, la fuite vers le sud, vers la France, vers n’importe où du moment que les Allemands n’y sont pas.Nous marchons longtemps. Nous prenons un…
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